J'aime bien cette fable sur les mots et les concepts, de Bertrand Russell ( par exemple ici en détail).
Extraits de : Histoire de mes idees philosophiques
"Des philosophes commandent un rôti de bœuf à l'aubergiste qui leur apporte un plat peu ragoûtant.
- Ce n’est pas du bœuf, c’est du cheval, dit un philosophe, disciple de Hume et voyageur plein d’expérience.
- "Bœuf" et "cheval" ne sont que des mots, dit l'aubergiste, et ne désignent rien dans le monde du non-langage. Si vous préférez le mot "cheval", libre à vous ; mais je trouve le mot "bœuf" plus profitable.
- L’aubergiste a raison, dit un disciple de Roscelin. "Bœuf" et "cheval" ne sont que des sons proférés par le souffle de l’homme, et aucun d’eux ne peut désigner cet abominable et très coriace morceau de viande.
- Absurdité, réplique un platonicien, ce rôti vient d’un animal qui, lorsqu’il était vivant, était une copie du cheval éternel qui se tient au ciel, et non d’un bœuf éternel.
- "Bœuf" et "cheval" sont des idées dans l’esprit de Dieu, dit un Augustinien, et je suis certain que l’idée divine du bœuf est quelque chose de très différent. "
La discussion peut ainsi durer des heures.
Mais Russell qui est aussi un moraliste, la conclut ainsi:
"Il n’y avait qu’un point sur lequel ils étaient tous d’accord: un individu vendant de si mauvais morceaux sous le nom de "bœuf" méritait d’être poursuivi pour fraude. Sur quoi l’aubergiste, qui savait que le magistrat local n’était pas philosophe, s’effraya, et offrit un autre rôti, qui donna satisfaction à tous."
Russell est connu pour son paradoxe, qu'on illustre souvent par le paradoxe du barbier:
Le barbier du village affiche: "Je rase tous les hommes du village qui ne se rasent pas eux-mêmes, et uniquement ceux-là."
D'où la question insoluble: qui rase le barbier?...............
Extraits de : Histoire de mes idees philosophiques
"Des philosophes commandent un rôti de bœuf à l'aubergiste qui leur apporte un plat peu ragoûtant.
- Ce n’est pas du bœuf, c’est du cheval, dit un philosophe, disciple de Hume et voyageur plein d’expérience.
- "Bœuf" et "cheval" ne sont que des mots, dit l'aubergiste, et ne désignent rien dans le monde du non-langage. Si vous préférez le mot "cheval", libre à vous ; mais je trouve le mot "bœuf" plus profitable.
- L’aubergiste a raison, dit un disciple de Roscelin. "Bœuf" et "cheval" ne sont que des sons proférés par le souffle de l’homme, et aucun d’eux ne peut désigner cet abominable et très coriace morceau de viande.
- Absurdité, réplique un platonicien, ce rôti vient d’un animal qui, lorsqu’il était vivant, était une copie du cheval éternel qui se tient au ciel, et non d’un bœuf éternel.
- "Bœuf" et "cheval" sont des idées dans l’esprit de Dieu, dit un Augustinien, et je suis certain que l’idée divine du bœuf est quelque chose de très différent. "
La discussion peut ainsi durer des heures.
Mais Russell qui est aussi un moraliste, la conclut ainsi:
"Il n’y avait qu’un point sur lequel ils étaient tous d’accord: un individu vendant de si mauvais morceaux sous le nom de "bœuf" méritait d’être poursuivi pour fraude. Sur quoi l’aubergiste, qui savait que le magistrat local n’était pas philosophe, s’effraya, et offrit un autre rôti, qui donna satisfaction à tous."
Russell est connu pour son paradoxe, qu'on illustre souvent par le paradoxe du barbier:
Le barbier du village affiche: "Je rase tous les hommes du village qui ne se rasent pas eux-mêmes, et uniquement ceux-là."
D'où la question insoluble: qui rase le barbier?...............
On peut juste déduire du paradoxe du barbier que celui-ci n'habite pas le village...
RépondreSupprimerou que c'est une femme...
RépondreSupprimerPlus exactement, on peut déduire du paradoxe que ce genre de barbier n'existe pas et ne peut pas exister. Un peu comme un carré rond. Si le barbier du village existe et qu'il a effectivement posté cette affiche, il a simplement menti.
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