J'ai eu la chance d'être invité hier soir (des places à 130 euros, c'est pas très popu...) à l'Opéra Bastille à Paris pour La Flûte enchantée de Mozart, "Die Zauber flöte". Très belles voix , Pamina surtout, la soprane Mireille Delunsch. Coffre, émotion. Rien à redire.
Mais la mise en scène signée La Fura dels Baus, un collectif de Barcelone. Alors là!.... C'est une espèce de jeu vidéo grandeur nature, jeux de lumière, immenses vidéoprojections entre glauques et bizarroïde. C'est dommage parce que certaines scènes sont bien vues.
Mais, sur la scène justement, des machinistes (sont-ce les choristes? on ne sait pas) passent leur temps à manipuler des Dunlopillos géants dont manisfestement ils ne savent pas quoi faire: on les gonfle, on les dégonfle, on les couche, on les dresse, on les croche, on les décroche. C'est un hymne au matelas dans tous ses états! On ne voit que ça, à tel point qu'on en oublie les chanteurs et la musique (que j'ai trouvée interprétée un peu mollement mais c'est peut-être l'effet Dunlopillo).
Il ne me reste plus qu'à écouter un bon CD les yeux fermés! Couché sur mon Dunlopillo...
En attendant de répondre plus longuement à Baron(sur communication et information) qui me signale qu'elle est concernée voire impliquée... "Etre impliqué ou "être concerné"? : pour faire comprendre la différence à des gens, par exemple en séminaire de motivation des troupes, vous leur dites simplement: "Si vous voulez faire des oeufs au bacon, vous avez besoin, au départ, d'une poule et d'un cochon; la différence à l'arrivée, dans votre poèle, c'est que la poule est concernée mais le cochon, lui, est impliqué."
Ah ne me lance pas sur ce genre de sujet, je suis intarissable...
RépondreSupprimerce drame des metteurs en scène qui croient qu'ils sont là pour "apporter" quelque chose, en oubliant qu'ils doivent d'abord "servir"... persuadés que sans leur intervention géniale et complètement "en rupture" (alors que bien souvent la plupart de leurs idées "en rupture" ont déjà été faites, souvent très longtemps avant, et souvent aussi en beaucoup plus trash ou poussé au bout, mais heureusement beaucoup de spectateurs sont facilement impressionnables et "dans le présent"), le public ne serait pas intéressé par l'oeuvre, parce que tout le monde la connait déjà ou que c'est une oeuvre qui n'est plus "contemporaine" (re-sic)...
Quand le metteur en scène a du talent, tout peut passer, et même être génial! mais sinon c'est comme l'andouillette : ça ne souffre pas la médiocrité...
PS: Ouh je m'emballe, désolé. C'est que, j'adore l'andouillette (bien grillée, dans un p'tit troquet, hm)
t'as raison.... (sur l'andouillette, bien sûr: y'a pas mieux quand c'est bien)
RépondreSupprimer>Anne: bravo pour cette belle défense! Je suis d'accord avec de nombreux points: moi aussi j'ai ri souvent! Mais cela n'enlève rien à ce que j'ai dit: cette focalisation dunlopillo est très gênante pour le spectateur...
RépondreSupprimerEt surtout l'impact de la mise en scène est tellement pregnant qu'il enlève de la force à l'interprétation symphonique qui , du coup, paraît bien molle. Un opéra est un spectacle complet, certes, mais - là aussi je suis d'accord avec vous - cette musique est l'une des plus belles qui existent et il faut la respecter et se mettre à son service.