Les promoteurs du e-business sous toutes ses formes - comment faire de l'argent à partir d'un site - vantent l'incroyable diversité de la boîte à outils à leur disposition grâce au web. Et en premier lieu la riche panoplie des outils de CRM (customer relationship managament; en français GRC Gestion de la relation client). Ils ont évidemment raison: jamais le client, le prospect n'a été aussi finement traqué depuis qu'il s'est mu en internaute. On sait absolument tout sur lui, ce qu'il pense vraiment, ce qu'il va acheter, quand il fait pipi (ça, c'est quand il ne clique plus). Le web, c'est l'eldorado des marketeurs et ils ne s'en privent pas.
Mais, malgré tous ces outils formidables, force est de constater que le e-business se ramène à deux moyens de gagner de l'argent : la vente à distance et les recettes pub. Le reste: l'abonnement, l'achat de services, la formation, l'information..rien ne marche vraiment. Il y a beaucoup d'activités différentes en exercice mais peu ont prouvé leur rentabilité, à part les quelques exemples que l'on cite toujours. On se croirait revenu au début du 20e siècle quand on commençait à prospecter les gens au téléphone pour leur fourguer des chaussettes ou des casseroles!
Dans le cas du business de l'information, c'est encore plus flagrant:
le seul moyen d'avoir des recettes sur un site, c'est la pub. Par
rapport au modèle de la presse papier qui vend à la fois de
l'abonnement, des exemplaires à l'unité en kiosque, des petites
annonces (de moins en moins) et qui a souvent d'autres activités
(guides, hors-série, séminaires, conférences, bases de données, etc.),
le modèle du web est d'une effarante simplicité: la pub, point final. Mais, cette pub, on vous la fait sur mesure, aux petits
oignons, grâce aux fameux outils de CRM cités plus haut: vous choisissez
le format, les pages, les internautes que vous voulez toucher, les
heures, ce que vous voulez! Et vous savez que vous avez quelques
dizièmes de secondes pour attirer le chaland. Dur métier! Surtout quand on sait que le marché pub mondial et tous medias n'est plus ce qu'il était, mais ça c'est un autre débat...
Finalement, c'est étonnant qu'un modèle aussi riche que le web sur le plan
technologique et marketing ait accouché d'un modèle aussi pauvre sur le
plan économique et financier. La montagne techno a accouché d'une
souris de quelques sous. Et si vous trouvez des gens qui ne sont pas
d'accord, demandez-leur d'abord leurs comptes (avec la ligne du bas
bien sûr, et certifiée svp), et discutez après!
Il n'en reste pas moins qu'Internet est une avancée technologique majeure, au sens où elle modifie même notre rapport à l'espace.
RépondreSupprimerCitons quand même la VoIp et les sites de rencontres dans les business models qui réussissent sur le web. Et probablement le social networking dans un proche avenir. Et le C2C bien sûr (ebay...).
Vous parlez de "régression économique". Qu'aurait été une avancée ? De la formation payante ? Même les bonnes écoles de commerce "vendent" leurs diplômes...on peut être autodidacte et aussi bien formé.
L'information : elle est gratuite, riche et meme parfois pertinente. Pourquoi payer pour ? encore que, dans certains domaines (Intelligence Economique), cette information soit devenue payante...
Bientôt, cette révolution numérique va s'attaquer à la musique et à la VoD...Programme alléchant non ? (en tout cas programme qui aiguise mon appétit...) !