Pour ceux que ça intéresse, voici un petit résumé de mon cours de Dauphine « Maîtriser son information » sur la partie lecture.
Savoir comment on lit permet ensuite de mieux comprendre comment il faut écrire pour être lu et compris. Je reviendrai plus tard sur cette partie écriture.
La plupart des informations que je traite ici viennent des enseignements des écoles de journalisme, notamment le CFPJ à Paris et l’ESJ à Lille.
Le lecteur parcourt un journal selon différents niveaux de lecture. Il consacre en moyenne 15 à 20 minutes à la lecture d’un quotidien. Sachant qu’il peut lire 12 000 mots à l’heure, il va donc en lire effectivement 3 000 à 4 000 mots, soit moins de 10% de la surface du quotidien.
Appliquez cette règle au contenu des blogs et vous désespérez immédiatement tous les auteurs ! Alors, restons positifs et concrets !
Le texte complet (10 pages en PDF)
Si vous êtes pressé: le résumé et les chiffres-clés, c'est par ici , lire la suite
- vitesse moyenne de lecture (d’un quotidien) : 12 000 mots à l’heure ; en 15 à 20 minutes, on lit 10% d’un quotidien.
- nombre de mots saisis en un coup d’œil : 7 à 10 mots
- temps de fixation : ¼ seconde
- temps de déplacement d’un groupe de mots à un autre : 1/40e de seconde
- capacité de mémorisation immédiate: 7 items (caractères, chiffres), plus ou moins 2
- principe de pertinence :
* plus l’effet cognitif produit sur le lecteur par une information est grand, plus elle est pertinente pour lui ;
* plus l’information lui demande un effort de traitement, moins elle est pertinente.
* la pertinence d’une information dépend de son contexte et ce contexte est fabriqué par le lecteur.
- principe de lecture des « deductive satisfacers » : dès qu’on arrive à une conclusion (compréhension du texte) qui coïncide avec nos croyances, on arrête de chercher des modèles alternatifs parce qu’ils risqueraient de réfuter notre conclusion.
- capacité de perception humaine : 45 bits par seconde (à comparer avec un taux de transfert de données d’un disque dur de 30 millions de bits par seconde)
- capacité de mémoire à court terme : 10 à 20 mots (ce qui permet de comprendre le sens d’un paragraphe)
- mémorisation d’un mot en fonction de son nombre de syllabes :
*1 syllabe = 100%
*2 syllabes = 60%
* 3 syllabes = 25%
* 4 syllabes = 15%
* 5 syllabes = 10%
=> loi de Baudot : les mots les plus utilisés (donc les mieux compris) sont les plus courts ; dans la langue française les 34 mots les plus utilisés ont une longueur moyenne de 2,8 lettres tandis que ceux aux environs de la 12 000e place ont une longueur moyenne de 8 caractères.
- vocabulaire moyen :
* fin d’études primaire = 700 mots
* niveau bac = 1 500 mots
* études supérieures = 3 500 mots
=> par rapport à ces quantités, nous reconnaissons 4 à 5 fois plus de mots mais avec un sens approximatif.
* Petit Robert = 50 000 mots
* Thésaurus de la langue française = 150 000 mots sans jargons, 250 000 mots avec jargons
- mémorisation d’une phrase en fonction de son nombre de mots :
* 12 mots : 100%
* 13 mots : 90%
* 17 mots : 70%
* 24 mots : 50%
* 40 mots : 30%
- vocabulaire auteurs célèbres :
* Charles de Gaulle 6 009 mots (ensemble de ses discours)
Jean Racine : 1 800 mots (ensemble de ses tragédies)
* Charles Trénet : 1 200 mots (ensemble des chansons)
* Georges Simenon : 800 mots (tous les Maigret)
- la loi mystérieuse de Zipf : dans un corpus de texte, le produit de la fréquence d’un mot par son rang dans le texte est constant : le 100e mot est utilisé 100 fois moins que le 1er, le 1 000e 1 000 fois etc.
Sources principales et auteurs cités dans le texte complet, par ordre d’apparition : Noam Chomsky, G.A Miller, Bertrand Labasse, Barbara Minto, A.D Baddeley, W. Kintsch, Dan Sperber et Deirdre Wison, Philip N. Johnson_Laird, M.F. Ehrlich, HH. Tardieu, M . Cavazza, Robert Escarpit, Loïc Hervouët, Jean Baudot
Savoir comment on lit permet ensuite de mieux comprendre comment il faut écrire pour être lu et compris. Je reviendrai plus tard sur cette partie écriture.
La plupart des informations que je traite ici viennent des enseignements des écoles de journalisme, notamment le CFPJ à Paris et l’ESJ à Lille.
Le lecteur parcourt un journal selon différents niveaux de lecture. Il consacre en moyenne 15 à 20 minutes à la lecture d’un quotidien. Sachant qu’il peut lire 12 000 mots à l’heure, il va donc en lire effectivement 3 000 à 4 000 mots, soit moins de 10% de la surface du quotidien.
Appliquez cette règle au contenu des blogs et vous désespérez immédiatement tous les auteurs ! Alors, restons positifs et concrets !
Le texte complet (10 pages en PDF)
Si vous êtes pressé: le résumé et les chiffres-clés, c'est par ici , lire la suite
- vitesse moyenne de lecture (d’un quotidien) : 12 000 mots à l’heure ; en 15 à 20 minutes, on lit 10% d’un quotidien.
- nombre de mots saisis en un coup d’œil : 7 à 10 mots
- temps de fixation : ¼ seconde
- temps de déplacement d’un groupe de mots à un autre : 1/40e de seconde
- capacité de mémorisation immédiate: 7 items (caractères, chiffres), plus ou moins 2
- principe de pertinence :
* plus l’effet cognitif produit sur le lecteur par une information est grand, plus elle est pertinente pour lui ;
* plus l’information lui demande un effort de traitement, moins elle est pertinente.
* la pertinence d’une information dépend de son contexte et ce contexte est fabriqué par le lecteur.
- principe de lecture des « deductive satisfacers » : dès qu’on arrive à une conclusion (compréhension du texte) qui coïncide avec nos croyances, on arrête de chercher des modèles alternatifs parce qu’ils risqueraient de réfuter notre conclusion.
- capacité de perception humaine : 45 bits par seconde (à comparer avec un taux de transfert de données d’un disque dur de 30 millions de bits par seconde)
- capacité de mémoire à court terme : 10 à 20 mots (ce qui permet de comprendre le sens d’un paragraphe)
- mémorisation d’un mot en fonction de son nombre de syllabes :
*1 syllabe = 100%
*2 syllabes = 60%
* 3 syllabes = 25%
* 4 syllabes = 15%
* 5 syllabes = 10%
=> loi de Baudot : les mots les plus utilisés (donc les mieux compris) sont les plus courts ; dans la langue française les 34 mots les plus utilisés ont une longueur moyenne de 2,8 lettres tandis que ceux aux environs de la 12 000e place ont une longueur moyenne de 8 caractères.
- vocabulaire moyen :
* fin d’études primaire = 700 mots
* niveau bac = 1 500 mots
* études supérieures = 3 500 mots
=> par rapport à ces quantités, nous reconnaissons 4 à 5 fois plus de mots mais avec un sens approximatif.
* Petit Robert = 50 000 mots
* Thésaurus de la langue française = 150 000 mots sans jargons, 250 000 mots avec jargons
- mémorisation d’une phrase en fonction de son nombre de mots :
* 12 mots : 100%
* 13 mots : 90%
* 17 mots : 70%
* 24 mots : 50%
* 40 mots : 30%
- vocabulaire auteurs célèbres :
* Charles de Gaulle 6 009 mots (ensemble de ses discours)
Jean Racine : 1 800 mots (ensemble de ses tragédies)
* Charles Trénet : 1 200 mots (ensemble des chansons)
* Georges Simenon : 800 mots (tous les Maigret)
- la loi mystérieuse de Zipf : dans un corpus de texte, le produit de la fréquence d’un mot par son rang dans le texte est constant : le 100e mot est utilisé 100 fois moins que le 1er, le 1 000e 1 000 fois etc.
Sources principales et auteurs cités dans le texte complet, par ordre d’apparition : Noam Chomsky, G.A Miller, Bertrand Labasse, Barbara Minto, A.D Baddeley, W. Kintsch, Dan Sperber et Deirdre Wison, Philip N. Johnson_Laird, M.F. Ehrlich, HH. Tardieu, M . Cavazza, Robert Escarpit, Loïc Hervouët, Jean Baudot
Merci pour cette étude passionnante. Je sens que je vais devenir un fidèle de l'anti-blog.
RépondreSupprimerCela dit, je ne suis pas sûr que la majorité des bloggers soit concerné. En effet, à mon avis, le but du blogger est d'écrire. "Etre lu", réellement lu, c'est un peu la cerise sur le gateau. Je passe pas mal de temps en ce moment à lire des blogs francophones. Constat : un très grand nombre sont, à mon sens en tout cas, fort bien écrits. Et on sent quand même que l'idée de base est un profond besoin de s'exprimer. La société en laisse peu l'occasion. Le blog le permet. D'après ma petite étude, le blog, ce n'est pas non plus un succedané du canapé du psy comme je l'ai entendu dire, car en fait il n'y a pas tant que cela de journaux intimes dévoilés au grand jour. C'est plutôt un besoin de montrer sa valeur intrisèque, révéler ce que chacun a en soi."Et pourquoi pas moi ?" Ne serait-ce pas d'une certaine manière les "15 mn of fame" chères a Warhol ?
Et comme toujours, profitons du moment, et pourvou que ça doure comme disait la grand-mère voyant faiblir le papy...
En tout cas continuez ainsi
Alain Fernandez
Merci pour ces infos. Liées depuis mon blog.
RépondreSupprimerComment lisons nous ?
RépondreSupprimerLuc fayard nous offre un petit résumé de son cours de Dauphine « Maîtriser son information » sur la partie lecture : Comment nous lisons.
Comme il le dit, savoir comment on lit permet ensuite de mieux comprendre comment il faut écrire...