Régulièrement, dans ce petit monde confit, confidentiel et confiné des blogs, connus rappelons-le par quelques pouièmes de la population mondiale, on pointe du doigt un gros vilain.
Dernièrement c’était Vichy qui a essayé de nous faire croire au blog de Claire, très préoccupée par ses boutons. C’est vrai que c’est embêtant les boutons.
Mais les vigiles veillaient. Le pot au rose fut découvert, la blogosphère put s’enorgueillir de sa sagacité. Elle distribua pompeusement ses leçons de savoir-vivre et ses mauvaises notes: et c’est ainsi que les marketeux de Vichy devinrent du jour au lendemain des gros nuls, c’est bien connu et les pubeux de Euro-RSCG des ignares, tout le monde le sait.
Ouf, les choses sont rentrées dans l’ordre !
Pendant ce temps les faux vrais blogs peuvent continuer de pulluler, ceux où on passe allégrement de sa petite pub-promo bien cool à son dernier émoi de citoyen, sans que personne s’en émeuve.
Le problème avec la blogosphère c’est que vous n’avez pas le droit de faire un gros pet de travers, un pet qui s’entend, bien franc, bien direct : tout le monde le respire et le conspue. Mais tous ces petits vents pervers, sans odeurs, qui glissent comme des anguilles dans l’odorat de chacun et grimpent jusqu’au cerveau pour le ramollir, ceux-là peuvent continuer de s’insinuer.
Il n’y aucune règle dans la blogosphère, aucune charte. Chacun fait ce qu’il veut. Et pourtant il y a des censeurs qui jettent l’opprobre, des juges qui disent le bien et le mal, le droit et le tordu. Et ils le font au nom des autres, au nom d’une morale non écrite, de règles invisibles.
Ou plutôt si, les censeurs ont un juge de paix, une icone, un veau d'or : l’audience, le ranking, le visiteur unique, le clic, le hit, le lien croisé. Bref : « Plus ton blog est haut, plus t’es bon. » Telle est la seule loi. Ce n’est pas une idée très neuve. Et elle n’est pas fiable : personne ne sait ce qui se passe réellement dans toutes ces machines à classer. Elles changent leurs algorythmes tout le temps et, en plus, elles les cachent. Et si qualité rimait avec quantité, depuis le temps, ça se saurait.
Lorsqu’on aura démontré, et cela se fera bien un jour ou l’autre, que tous ces palmarès et autres rankings de Google et consorts, ne sont que le résultat d’un hasard systémique incontrôlable et exponentiel, la blogosphère sera confrontée à son côté obscur et elle implosera d’elle-même : non seulement, le Net est un monde sans foi ni loi, mais en plus il n’est que l’empire du hasard.
En attendant de répondre plus longuement à Baron(sur communication et information) qui me signale qu'elle est concernée voire impliquée... "Etre impliqué ou "être concerné"? : pour faire comprendre la différence à des gens, par exemple en séminaire de motivation des troupes, vous leur dites simplement: "Si vous voulez faire des oeufs au bacon, vous avez besoin, au départ, d'une poule et d'un cochon; la différence à l'arrivée, dans votre poèle, c'est que la poule est concernée mais le cochon, lui, est impliqué."
Non (celà n'a rien a voir avec le référendum, c'est pour marquer ma désaprobation ;-) je ne suis pas d'accord.
RépondreSupprimerLes média traditionnels (presse, radio, télé) sont en effet régulés. Très souvant cette régulation (censure?) se fait par l'argent ou le pouvoir politique (mais ce qui revient souvant au même).
Le maccathysme comme le bushisme (version guerre en irak) sont une manipulation de l'opinion rendu possible par le contrôle des mass médias.
La bloggosphère n'est pas régulée de manière centralisée : elle s'autorégule et le résultat me semble beaucoup plus satisfaisant.
Il est certain que cela donne parfois des exagérations mais plus le nombre de lecteur progresse, plus le nombre de blog augmente , moins le risque de se faire manipuler existe. Cela dois ressembler à la théorie des gaz : au niveau microscopique cela ressemble au chaos, au niveau macro le système est stable.
> Pendant ce temps les faux vrais blogs
> peuvent continuer de pulluler, ceux où on
> passe allégrement de sa petite pub-promo bien
> cool à son dernier émoi de citoyen, sans que
> personne s’en émeuve.
Les vrai faux blog existent en effet mais ne sont pas lu : les lecteurs sur internet savent très souvant déjouer les blog qui mentent.
Les bloggers sont des sortes de vigies qui se sont parfois auto attribué ce rôle de "censeur". Le système s'autorégule. Si je me trompe en dénonçant un autre blog mes lecteur me le diront. Mon "mandat" peut m'être retiré a tout moment car c'est tous les jours que l'on vote.
Merci Luc pour ce commentaire qui fait du bien à lire. Je constatais en effet que tous les blogueurs qui s'assimilent très vite à des "journalistes" - qu'ils ne sont pas - tiennent plus de la presse à sensation que de la presse d'investigation... C'est parfois lassant ! OK Aussi avec l'analyse qui - sans mettre en "péril" l'outil blog à terme, peut très vite lasser beaucoup de monde et entraîner une rapide désaffection... ce qui, pour le coup, serait bien dommage ! Les blogueurs sont donc - pour certains - d'affreux conservateurs en effet. Restons entre nous "vieux de la vieille" et interdisons l'accès à tous les autres.
RépondreSupprimerSur le cas Vichy, maints blogs on relayé les critiques et ont développé le fil argumentatif. Cette gifle critique infligé à la marque et à son agence montrait qu'en tant que professionnels de la communication interactive, nous ne pouvions pas cautionner une initiative aussi peu respectueuse du consommateur et totalement hors-sujet.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de chasse aux sorcières dans la blogosphère. Depuis quand une critique envers une marque devient un délit d'opinion ?
J'aime bien : "tout le monde le respire et le conspue" à propos du pet, j'a pas trouvé le contrepet mais il n’est pas loin.
RépondreSupprimerHumeur du jour plutôt noire avec une photo noir et blanc de Maccarthy. J'avoue que je ne saisis pas très bien l'enjeu. Il me faudrait des explications, des arrêts sur image. Comme d'hab je suis encore d'accord avec Laurent (celà devient suspect) la liberté a du bon. Je ne ressens pas la même irritation avec les blogs qu'avec les spams par exemple, de très loin pas.