ROME (AFP) - La justice italienne est appelée à se prononcer vendredi sur l'existence du Christ dans un procès intenté à un prêtre accusé par un athée d'avoir "abusé de la crédulité populaire" pour avoir présenté Jésus comme un personnage historique.
L'auteur de la plainte, Luigi Cascioli, 72 ans, se proclame athée convaincu et à fait de ce procès contre le père Enrico Righi, 75 ans, curé de la paroisse de Saint Bonaventure à Bagnoregno (centre), une tribune pour ses thèses.
L'affaire a commencé le 11 septembre 2002, lorsqu'il a porté plainte contre le père Righi, l'accusant d'avoir abusé de la crédulité populaire en affirmant dans son bulletin paroissial que Jésus a existé. Luigi Cascioli a créé un site internet (www.luigicascioli.it) sur lequel il tient à jour le déroulement de cette affaire et publie tous les actes judiciaires.
"Avec cette plainte, je ne cherche pas à contester aux chrétiens la liberté de professer leur foi, garantie par l'article 19 de la Constitution, mais je veux protester contre l'abus commis par l'Eglise catholique qui, en se prévalant de son prestige, inculque comme réels et historique des faits qui ne sont que des inventions", affirme-t-il.
Il se prévaut de l'article 661 du code pénal italien qui sanctionne pour "abus de la crédulité populaire" les personnes qui par le biais d'impostures trompent une multitude de personnes.
"Dans le cas d'espèce, les ministres du culte de l'Eglise catholique comme Righi professent des faux historiques en présentant comme des vérités et des faits réellement survenus des faits inventés pour les nécessités de la doctrine religieuse", soutient-il.
Luigi Cascioli a obtenu le 11 mai 2004 que la justice poursuive le père Righi et la tenue d'un procès en bonne et due forme. Le tribunal de Viterbe a fixé au vendredi 27 janvier à 09H00 locales la date de la première audience.
Dans une lettre ouverte adressée au cardinal archevêque de Bologne, Mgr Giacomo Biffi, il a assuré "être prêt à retirer sa plainte si une preuve de l'existence historique de Jésus lui est fournie".
Le procès va s'ouvrir à moins de 80 jours des élections législatives et au plus fort des accusations d'ingérence portées contre l'Eglise catholique par les partis de la gauche radicale italienne.
repéré par Roland.
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