La Robe, de Robert Alexis, Editions José Corti
Quelque part, dans une ville de garnison de l’Empire (austro-hongrois ?), un vieil officier confie à un jeune aspirant croisé sur son chemin, l’histoire de la rencontre qui a bouleversé sa vie. La Robe de Robert Alexis est le récit de cette envoûtante confession, mais aussi le vêtement superbe et troublant dans lequel vient se glisser, comme à l’intérieur d’une nouvelle peau, à la fois appréhendée et désirée, un narrateur-héros en métamorphose.
Troublante, la robe que revêt le narrateur et troublant le récit dont le lecteur se fait le complice. Invité à se couler dans les colorations rouge et noir d’un climat fin de siècle, auréolé de satanisme. Tenu en suspens sur les marges de la guerre et de la mobilisation, dans les franges de l’attente, le jeune aspirant est invité à partager les inquiétantes ambiguïtés qui se trament autour des moires de ce fourreau superbe, porteur d’amour et de mort. Invité aussi à recueillir les folies du vieil officier.
Angèle Paoli (membre de infotekart) - Terres de femmes.
Folies rêvées ? Folies vécues ? Images de cauchemar et construction
du réel s’entrecroisent ici sans qu’il soit possible de départager le
vrai du faux. Car tout semble inversé dans l’univers où évoluent les
personnages. La norme et les tabous, les théories et les pratiques,
l’amour et ses mises en scène. Tout échappe, jusqu’au sexe du narrateur
lui-même, soumis à de subtiles et cruelles machinations, habilement
montées par un mercenaire/aventurier en fuite. Un manipulateur de
génie, hanté par le désir d’atteindre ce qui est en lui « le point de
retenue ». Un absolu dont il se libère en immolant sa propre fille...
Récit très condensé, troublant mais aussi trouble, La Robe dilue
insidieusement son poison dans le sang de qui en a respiré les
effluves. Des exhalaisons pernicieuses y poursuivent leur trajectoire
indéfinie. Qui tiennent le lecteur tendu entre malaise et fascination,
habité sans fin par les figures grimaçantes du récit et leur esprit
modelé par les attraits de la décadence. Demeure, au-delà de dialogues
enlevés et d’imbrications qui mettent les nerfs à vif, le style de
l’auteur. Une écriture hors temps, elle aussi, d’un maître du sarcasme
et de l’ambiguïté. Une écriture ciselée, qui tient narrateur et lecteur
en suspens au-dessus de l’échiquier. Pareils tous deux à deux pions
manipulés avec art. Sans fin de partie.
Quelque part, dans une ville de garnison de l’Empire (austro-hongrois ?), un vieil officier confie à un jeune aspirant croisé sur son chemin, l’histoire de la rencontre qui a bouleversé sa vie. La Robe de Robert Alexis est le récit de cette envoûtante confession, mais aussi le vêtement superbe et troublant dans lequel vient se glisser, comme à l’intérieur d’une nouvelle peau, à la fois appréhendée et désirée, un narrateur-héros en métamorphose.
Troublante, la robe que revêt le narrateur et troublant le récit dont le lecteur se fait le complice. Invité à se couler dans les colorations rouge et noir d’un climat fin de siècle, auréolé de satanisme. Tenu en suspens sur les marges de la guerre et de la mobilisation, dans les franges de l’attente, le jeune aspirant est invité à partager les inquiétantes ambiguïtés qui se trament autour des moires de ce fourreau superbe, porteur d’amour et de mort. Invité aussi à recueillir les folies du vieil officier.
Angèle Paoli (membre de infotekart) - Terres de femmes.
Folies rêvées ? Folies vécues ? Images de cauchemar et construction
du réel s’entrecroisent ici sans qu’il soit possible de départager le
vrai du faux. Car tout semble inversé dans l’univers où évoluent les
personnages. La norme et les tabous, les théories et les pratiques,
l’amour et ses mises en scène. Tout échappe, jusqu’au sexe du narrateur
lui-même, soumis à de subtiles et cruelles machinations, habilement
montées par un mercenaire/aventurier en fuite. Un manipulateur de
génie, hanté par le désir d’atteindre ce qui est en lui « le point de
retenue ». Un absolu dont il se libère en immolant sa propre fille...
Récit très condensé, troublant mais aussi trouble, La Robe dilue
insidieusement son poison dans le sang de qui en a respiré les
effluves. Des exhalaisons pernicieuses y poursuivent leur trajectoire
indéfinie. Qui tiennent le lecteur tendu entre malaise et fascination,
habité sans fin par les figures grimaçantes du récit et leur esprit
modelé par les attraits de la décadence. Demeure, au-delà de dialogues
enlevés et d’imbrications qui mettent les nerfs à vif, le style de
l’auteur. Une écriture hors temps, elle aussi, d’un maître du sarcasme
et de l’ambiguïté. Une écriture ciselée, qui tient narrateur et lecteur
en suspens au-dessus de l’échiquier. Pareils tous deux à deux pions
manipulés avec art. Sans fin de partie.
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