Accessoirement, en lisant les articles du Figaro qui racontent les coulisses du CPE, on apprend plusieurs choses intéressantes, comme me le fait remarquer mon confrère Henri B.:
- Sarkozy relit et amende le texte de son interview, "comme c'est la règle": quelle règle? Celle du Figaro sans doute. Et de nombreux autres journaux, c'est vrai: Le Monde publie régulièrement des interviews avec cette mention en bas du texte que je trouve extraordinaire: "Relu et amendé par..." [l'interviewé]. Ce n'est en tout cas pas une règle qu'on apprend dans les écoles de journalisme, bien au contraire. Je ne sais pas d'où est venue ni de quand date cette déviation de l'interview qui est censé être au départ un texte vif, avec un style alerte et qui est devenu une annexe de la communication politique, entièrement dirigée par elle.
Conclusion: il va falloir établir une règle très précise définissant quel interviewé a le droit de relire et d'amender son interview et dans quelles conditions. Ce sera un débat intéressant! Et je propose que chaque interviewé du Figaro et du Monde qui n'a pas ce droit leur fasse immédiatement un procès: je suggère la procédure du référé, cela permet d'interdire provisoirement la vente du journal...
- Chirac demande à Sarkozy, qui s'exécute, de surseoir à la date de publication de son interview: c'est donc Chirac qui décide des dates de parution des articles du Figaro. C'est assez fabuleux! Imaginez le plan de production du journal (ce qu'on appelle le "chemin de fer" dans notre jargon): "bon, à la page 3, on n'a pas Sarkozy finalement, alors on met quoi? qu'est-ce qu'on a au frigo? ..." (frigo = les articles déjà écrits, ne dépendant pas trop de l'actu et prêts à être publiés). Ca, c'est de la stratégie éditoriale!
Il y a des jours comme çà, où j'ai du mal à me reconnaître dans une certaine pratique du journalisme....
- Sarkozy relit et amende le texte de son interview, "comme c'est la règle": quelle règle? Celle du Figaro sans doute. Et de nombreux autres journaux, c'est vrai: Le Monde publie régulièrement des interviews avec cette mention en bas du texte que je trouve extraordinaire: "Relu et amendé par..." [l'interviewé]. Ce n'est en tout cas pas une règle qu'on apprend dans les écoles de journalisme, bien au contraire. Je ne sais pas d'où est venue ni de quand date cette déviation de l'interview qui est censé être au départ un texte vif, avec un style alerte et qui est devenu une annexe de la communication politique, entièrement dirigée par elle.
Conclusion: il va falloir établir une règle très précise définissant quel interviewé a le droit de relire et d'amender son interview et dans quelles conditions. Ce sera un débat intéressant! Et je propose que chaque interviewé du Figaro et du Monde qui n'a pas ce droit leur fasse immédiatement un procès: je suggère la procédure du référé, cela permet d'interdire provisoirement la vente du journal...
- Chirac demande à Sarkozy, qui s'exécute, de surseoir à la date de publication de son interview: c'est donc Chirac qui décide des dates de parution des articles du Figaro. C'est assez fabuleux! Imaginez le plan de production du journal (ce qu'on appelle le "chemin de fer" dans notre jargon): "bon, à la page 3, on n'a pas Sarkozy finalement, alors on met quoi? qu'est-ce qu'on a au frigo? ..." (frigo = les articles déjà écrits, ne dépendant pas trop de l'actu et prêts à être publiés). Ca, c'est de la stratégie éditoriale!
Il y a des jours comme çà, où j'ai du mal à me reconnaître dans une certaine pratique du journalisme....
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