- Sarkozy, me dit-il.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est le seul qui me l’a demandé.
- Mon Dieu, vous voulez rire. Et Bayrou, il ne va pas à la messe, lui ?
- Si, mais il ne pense qu’à ses chevaux. Il se prétend éleveur alors qu’il n’a que deux vieilles poulinières rassies.
- Ségolène, famille nombreuse, fille de militaire, tout le tintouin, elle, elle vous parle forcément.
- Oui mais je ne l’écoute pas, elle ne s’est pas mariée à l’église. J’ai encore quelques principes, nom de moi !
- Bon, alors Le Pen, Jeanne d’Arc, la messe en latin, ça par contre, ça doit vous plaire.
- J’avoue que j’aurais un petit faible si, malheureusement, il n’y avait pas chez lui une forte odeur de souffre.
- A propos, le Diable, vous savez pour qui il a voté ?
- Allez donc lui demander, je ne suis pas son commis, quand même !
Je me rends chez le Diable : comme d’habitude, ça sent bon chez lui - que diable, il est toujours en cuisine -, un poulet aux olives et aux herbes de provence. Il débouche un haute-faucherie 1989. Après un excellent repas, on allume un cigare, un verre de vieille prune de Souillac à la main, on se renfonce dans les fauteuils cuir.
- Blanc, dit-il au bout d’un moment.
- Quoi ?
- J'ai voté blanc, c’est ce que tu es venu me demander, non ?
- Et pourquoi blanc ?
- Parce que c’est une couleur qui m’est normalement interdite, un règlement à la con imposé par Dieu. Alors, là, j’en profite !
Et il éclate d’un rire sardonique qui enfle, qui fait péter tous les murs, le feu se répand comme la poudre, j’ai chaud, je brûle, je hurle…
Et je me réveille, en sueur. Aux prochaines zélections, je voulais voter blanc mais, finalement, je vais réfléchir…
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