Avant, dans la préhistoire, quand 1 million de Français lisaient la même info dans France-Soir, quand 10 millions regardaient le JT, on parlait autant de l'info que du journal. Le média était porté au pinacle, c'est lui qui donnait le la, disait ce qu'il y avait d'important, c'est lui qui levait le scoop et le portait à la connaissance des citoyens qui lui en étaient reconnaissants. Le média était le roi et l'info son larbin. Aujourd'hui, l'info est copiée-collée des milliers de fois, la toile crée le buzz, selon des règles mystérieuses que les gourous du e-marketing font semblant de connaître, et on ne retient plus que l'info, tout le monde a oublié la source.
C'est très dur à admettre pour des vieux journalistes comme moi qui ont été élevés au biberon de la sacro-sainte règle : vérifier la source. Mais c'est comme ça. Et finalement, ce n'est pas plus mal, car on porte davantage d'attention à l'info elle-même qui est disséquée, auscultée, soupesée par les internautes. Je ne sais pas si ce filtrage collectif est meilleur que l'ancien mais il a au moins l'avantage de ne s'occuper que du contenu, sans qu'il soit parasité par l'ombre de la source. Il n'est même pas certain que la théorie actuelle du tiers de confiance (site média, réseau social, communauté, etc.) qui servirait de caution à l'info soit bonne car elle s'appuie encore sur le vieux réflexe de la source qui est désormais obsolète. Et la vérité dans tout cela, me direz-vous? A mon avis, elle aussi, elle va mieux. Elle était bien malmenée par les médias, souvent faute de moyens, aujourd'hui elle l'est encore , sûrement, par ce filtrage collectif qui parfois produit bizarrement du internetement correct mais je trouve qu'elle avance, avec la liberté. C'est une vérité différente, multiforme et multipolaire. Comme la réalité.
source image: tirée du livre excellent Turlupinades & tricoteries : Dictionnaire des mots obsolètes de la langue française, par Alain Duchesne et Thierry Leguay, chez Larousse.
C'est très dur à admettre pour des vieux journalistes comme moi qui ont été élevés au biberon de la sacro-sainte règle : vérifier la source. Mais c'est comme ça. Et finalement, ce n'est pas plus mal, car on porte davantage d'attention à l'info elle-même qui est disséquée, auscultée, soupesée par les internautes. Je ne sais pas si ce filtrage collectif est meilleur que l'ancien mais il a au moins l'avantage de ne s'occuper que du contenu, sans qu'il soit parasité par l'ombre de la source. Il n'est même pas certain que la théorie actuelle du tiers de confiance (site média, réseau social, communauté, etc.) qui servirait de caution à l'info soit bonne car elle s'appuie encore sur le vieux réflexe de la source qui est désormais obsolète. Et la vérité dans tout cela, me direz-vous? A mon avis, elle aussi, elle va mieux. Elle était bien malmenée par les médias, souvent faute de moyens, aujourd'hui elle l'est encore , sûrement, par ce filtrage collectif qui parfois produit bizarrement du internetement correct mais je trouve qu'elle avance, avec la liberté. C'est une vérité différente, multiforme et multipolaire. Comme la réalité.
source image: tirée du livre excellent Turlupinades & tricoteries : Dictionnaire des mots obsolètes de la langue française, par Alain Duchesne et Thierry Leguay, chez Larousse.
Commentaires
Enregistrer un commentaire