Hier, j’aurais dit c’est foutu, la presse papier est morte, le web gratuit a tout emporté. Aujourd’hui, je redeviens optimiste. Pour 4 raisons : nouveaux citoyens, nouvelle information, nouveaux outils, nouveau modèle.
Il y a un chemin vertueux possible pour passer d'un groupe de presse papier traditionnel à un groupe d'information et de services multimédia. A condition d'éviter un certain nombre d'écueils et que les journalistes y participent et acceptent le changement sans changer de valeurs. Innovation et savoir-faire peuvent faire bon ménage.
Explications.
4 raisons d'espérerIl y a un chemin vertueux possible pour passer d'un groupe de presse papier traditionnel à un groupe d'information et de services multimédia. A condition d'éviter un certain nombre d'écueils et que les journalistes y participent et acceptent le changement sans changer de valeurs. Innovation et savoir-faire peuvent faire bon ménage.
Explications.
1/ Après l’éclatement de la bulle internet, les nouveaux comportements du grand public s’imposent : consommateurs fouineurs à la recherche de bon prix et de service, citoyens demandeurs de sens, acteurs éco-responsables de la planète, travailleurs participatifs exigeants, etc. ; ce sont des comportements riches, complexes qui ne se satisferont pas de la première idée (ou propagande) venue . Et, pour les médias, ce sont des "clients" idéaux!
2/ Certes, le process de l'information n’est plus le même : hier top down, one to many, de haut en bas, de un vers plusieurs ; aujourd’hui itératif, many to many, de plusieurs à plusieurs. Une évolution qui dérange beaucoup de journalistes et de managers de presse. Et, pourtant, ils devraient se réjouir car la vraie bonne nouvelle, la voici : même si le process a changé, même si le contenu a changé, l’info, elle, n’est pas morte. Elle ne mourra jamais parce qu’elle joue un rôle structurel, fondateur, nourricier, elle est la matière première dont nous avons besoin pour comprendre le monde et essayer de s’y construire un petit coin de bonheur.
3/Les outils (informatique et réseau) de travail collaboratif ont fait de gros progrès en quelques années et pour une fois - ce genre d’occasion est rare dans l’histoire économique et industrielle -, la technique de l’offre rejoint le besoin de la demande ; il y a convergence historique entre les envies et les outils : plus on est de fous, plus on rit, plus on a d’idées, plus on est intelligent, mais à condition de savoir comment organiser ce nouveau foisonnement.
4/ On pensait qu’il n’existait pas de modèle payant pour l’information sur le web et, pourtant, il est en train d’émerger, doucement, avec des hauts et des bas, avec des revenus encore faibles. Mais le mouvement s’est bien inversé pour toutes les raisons que je viens de citer.
Il s’est aussi précisé : sur les sites d’infos de la presse traditionnelle qui sauront évoluer vers un modèle payant, on sait désormais – et cette connaissance ne date que de quelques mois - que sur 100% d’une audience large et gratuite, on ne récupérera peut-être que 20% de fidèles. Mais ceux-là sont prêts à payer : il suffit d’intégrer ces paramètres dans son business plan et de se donner un peu de temps pour y arriver.
Il y a donc bien un modèle possible pour passer d’un groupe de presse papier traditionnel à un groupe d’information et de services multimédia et continuer à gagner de l’argent. Mais il y a aussi beaucoup de raisons pour ne pas y arriver. En voici au moins trois :
1/Sous-estimer l’ampleur du choc culturel ressenti chez les journalistes, qui est l’un des métiers qui a le moins évolué dans les 30 dernières années : grosso modo, depuis l’invention de la PAO (publication assistée par ordinateur) et son utilisation dans les journaux à partir des années 80, il ne s’est rien passé dans les salles de rédaction.
2/ Ne pas aller jusqu’au bout des changements nécessaires et notamment deux fondamentaux: la réorganisation des chaines de traitement de l’information (et donc des espaces de travail) autour d’un noyau prioritaire, celui du web ; faire travailler ensemble les rédacteurs et les geeks du SEO (search engine optimization) et ça c’est un sacré pari !
3/ Ne pas se donner le temps d’y arriver : les financiers qui nous gouvernent sont trop court-termistes ; il faut au moins 3 ans pour réussir cette transformation.
Optimiste, je vous dis ! Mais il y a du pain sur la planche pour les médias.…
Commentaires
Enregistrer un commentaire