Ce qu'il faut savoir sur les sondages en général et celui du Parisien sur Marine Le Pen en particulier
Comme beaucoup, je me suis interrogé sur ce sondage du Parisien qui place Marine Le Pen en tête et comme je n'y connais pas grand-chose en techniques de sondage, je suis allé voir des spécialistes du sujet. Première surprise: ils m'ont tous à peu près dit la même chose, soit en gros une vision très critique du sondage en question, avec les mêmes arguments. Deuxième surprise: ils ne veulent pas apparaître au grand jour...
Bref je vous résume leurs positions:
1/Lorsqu'il est destiné à être publié, le problème du sondage politique est d'abord d'être sous contrainte financière, du fait de la modestie des moyens des médias en général et en France en particulier.
2/Parce qu'il est destiné à produire une info vendeuse, le sondage doit produire un résultat fort et puissant; souvenons-nous de la phrase attribuée à Emilien Amaury fondateur du Parisien : "L'information ne doit pas être exacte, elle doit être énorme"..
3/Un sondage est réalisé sur un échantillon, dès lors les résultats sont vrais à + ou - x%; par exemple, lorsque le Parisien publie en Une Marine devant Nicolas avec un écart de 2 points, il devrait indiquer que ces chiffres sont vrais à + ou - 2 % ... En réalité, il y aurait donc égalité, mais ce n'est pas très vendeur...
4/La méthode de recueil d'info n'est pas neutre : interroger par téléphone ou par internet ne donne pas les mêmes résultats aux mêmes questions, certes à 1 ou 2 points près, mais lorsque l'on titre Marine devant Nicolas avec un écart de 2 points, on est justement dans cette configuration.
5/Sur des sujets sensibles, le fait de payer les interviewés, même si ce n'est pas une grosse somme, est pervers car cela professionnalise les répondants qui ne répondent plus de la même manière.
6/ Redresser les résultats est une chose habituelle en technique de sondage: même si cela peut paraître bizarre au néophyte, c'est ainsi, on ne publie jamais tels quels les résultats bruts, on les "redresse" selon le jugement de l'analyste en charge... Encore faut-il le faire avec sérieux, méthode et expérience ... En réalité, tous les candidats avaient probablement à peu près les mêmes résultats et c'est le responsable du sondage qui a décidé de redresser le score de Marine Le Pen et de le passer de 20 à 22 ou 23% sous le prétexte habituel que, contrairement aux autres, les électeurs du FN ne veulent pas tous dire qu'ils le sont. Mais cet argument est simplificateur voire obsolète et, en plus et en revanche, on sait très bien que l'internaute sondé est plus sévère et sans doute plus sincère que le même individu interviewé par téléphone , parce que le média on line crée une distance derrière laquelle on peut s'abriter.
Bref une seule leçon, soyons prudents et humbles devant les chiffres. Plus encore lorsqu''il s'agit de sujets saussi graves que les élections. Et regrettons qu'il n'y ait pas davantage de journalistes ni de médias pour rappeler ces quelques vérités sur les sondages.
Bref je vous résume leurs positions:
1/Lorsqu'il est destiné à être publié, le problème du sondage politique est d'abord d'être sous contrainte financière, du fait de la modestie des moyens des médias en général et en France en particulier.
2/Parce qu'il est destiné à produire une info vendeuse, le sondage doit produire un résultat fort et puissant; souvenons-nous de la phrase attribuée à Emilien Amaury fondateur du Parisien : "L'information ne doit pas être exacte, elle doit être énorme"..
3/Un sondage est réalisé sur un échantillon, dès lors les résultats sont vrais à + ou - x%; par exemple, lorsque le Parisien publie en Une Marine devant Nicolas avec un écart de 2 points, il devrait indiquer que ces chiffres sont vrais à + ou - 2 % ... En réalité, il y aurait donc égalité, mais ce n'est pas très vendeur...
4/La méthode de recueil d'info n'est pas neutre : interroger par téléphone ou par internet ne donne pas les mêmes résultats aux mêmes questions, certes à 1 ou 2 points près, mais lorsque l'on titre Marine devant Nicolas avec un écart de 2 points, on est justement dans cette configuration.
5/Sur des sujets sensibles, le fait de payer les interviewés, même si ce n'est pas une grosse somme, est pervers car cela professionnalise les répondants qui ne répondent plus de la même manière.
6/ Redresser les résultats est une chose habituelle en technique de sondage: même si cela peut paraître bizarre au néophyte, c'est ainsi, on ne publie jamais tels quels les résultats bruts, on les "redresse" selon le jugement de l'analyste en charge... Encore faut-il le faire avec sérieux, méthode et expérience ... En réalité, tous les candidats avaient probablement à peu près les mêmes résultats et c'est le responsable du sondage qui a décidé de redresser le score de Marine Le Pen et de le passer de 20 à 22 ou 23% sous le prétexte habituel que, contrairement aux autres, les électeurs du FN ne veulent pas tous dire qu'ils le sont. Mais cet argument est simplificateur voire obsolète et, en plus et en revanche, on sait très bien que l'internaute sondé est plus sévère et sans doute plus sincère que le même individu interviewé par téléphone , parce que le média on line crée une distance derrière laquelle on peut s'abriter.
Bref une seule leçon, soyons prudents et humbles devant les chiffres. Plus encore lorsqu''il s'agit de sujets saussi graves que les élections. Et regrettons qu'il n'y ait pas davantage de journalistes ni de médias pour rappeler ces quelques vérités sur les sondages.
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