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Le massacre des quinquas

Chronique d'humeur
Je tombe sur un copain que j'ai toujours admiré: 58 ans, il est réalisateur dans une grosse chaîne télé et il a fait de grosses productions célèbres.
Pas de pot, est en train de négocier son départ. Il m'explique le topo: ils sont en train de virer tous les plus de 57 ans en négociant leur départ avec salaire garanti jusqu'à la retraite, en jouant avec des compléments sur le chômage. Une astuce qui évite le plan social et qui permet de dégraisser en toute tranquillité : en général, les plus de 57 ans à qui on propose ce plan, effectivement rassurant pour eux, ne font pas de vagues et s'en vont en douceur.
J'ai l'impression que c'est une technique très répandue en France, qui est un des rares pays où les lois sociales protègent autant les salariés et surtout les cadres, mais qui finalement profitent aussi aux entreprises. Lesquelles font leur calcul: un tel départ leur coûtera peut-être 3 ans de salaires et charges par individu mais s'il était resté jusqu'à 65 ans, c'est 8 ans qu'il leur aurait coûté. Elles sont donc gagnantes. Quant au cadre quinqua, il n'a plus qu'à partir tête basse, sans faire de bruit, en disant à tout le monde qu'il est très content et qu'il va enfin pouvoir faire des petits boulots sans stress.
Le système est absurde: il coûte très cher à la collectivité, l'entreprise perd des compétences qu'elle ne retrouvera pas et le sénior aura du mal à s'en remettre. C'est une véritable tragédie sociale et économique. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l'entreprise et de la société française.
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Commentaires

  1. oui, et je pense même que l'on ferme des entreprises rentables avant des crises économiques pour étaler les plans sociaux sur dix ans.

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