Accéder au contenu principal

Vos informations ne valent toujours rien et c'est bien dommage

Combien valent vos données? Je me suis posé la question il y a dix ans le jour (un des nombreux jours !) où mon PC Windows est tombé en panne. Pas de problème me dis-je, j'ai mon back-up ! Donc, guilleret et confiant, je reformattte le PC et quand il est bien vide bien propre, comme neuf, je branche le disque ... qui évidemment tombe par terre et ne veut plus rien savoir!...
(Moralité, il faut toujours avoir, à tout moment, DEUX versions valides de ses data; dès que mon PC a buggé, j'aurais dû faire un back-up de mon back-up).
Je l'emporte dans un magasin spécialisé avec salle blanche: des gens sympathiques et compatissants et peut-être même compétents, mais un devis de 3 000 euros, sans garantie de résultat.
Il y avait des années de travail et de loisir là-dedans...
J'ai longtemps hésité puis j'ai dit niet... Et franchement, je ne me souviens pas en avoir souffert dans le business comme dans ma vie perso...
A cette époque, je me suis dit que, finalement, mes données ne valaient rien et cette considération m'a plutôt rendu zen.
Le débat est bien sûr relancé par l'analytique du Big Data et l'évolution de la vision actuelle qui a tendance à transformer la DONNEE en INFORMATION.
Donc on revient au fameux débat éternel: quel est le prix de l'information? (pas celle des news et des médias, mais celles des entreprises et des data centers).
C'est un très intéressant article de SearchCIO qui fait le point sur le sujet.
Résumé pour les flemmards qui ne veulent pas se taper le texte original (en anglais)
source image
- le terme infonomics, pour désigner l'économie de l'information, a été inventé en 1990 par un analyste de Gartner, Doug Laney, aujourd'hui vice-président du cabinet d'études et de conseils américain;
- après le 11 septembre 2001 (soit dans la préhistoire de l'informatique, c'est-à-dire avant le cloud), les assurances américaines se sont empressés d'exclure expressément les données électroniques de toute couverture; avant, elles ne l'étaient déjà pas dans les faits;
- le Financial Accounting Statement n°38 interdit la capitalisation de l'information en comptabilité;
- les différents procès sur des pertes de données n'ont jamais fait avancé le sujet: la plupart du temps la donnée est définie comme un simple arrangement de bits voire d'atomes!
- les brevets et les copyrights eux, sont bien sûr toujours protégeables et capitalisables.
- pour Doug Laney, selon les normes comptables internationales, un actif d'une entreprise est quelque chose qui :
1. est détenu et contrôlé par l'entreprise,
2. est échangeable contre de l'argent,
3. génère des avantages économiques futurs probables.
Et pour lui, l'information-donnée ne répond à aucun de ces critères, hélas.
Gartner a essayé, comme souvent lorsqu'un sujet manque d'outils, de développer un modèle pour estimer la valeur de l'information en l'établissant au niveau d'un ensemble de données (data set). Forrester également. Mais rien de probant dans tout cela pour SearchCIO.
Conclusion: rien de nouveau sous le ciel des bits et des octets. L'information ne vaut toujours rien (pour un vieux journaliste comme moi, imaginez l'effet guillotine de cette phrase!...)
La seule tendance qui fait un peu bouger les choses, c'est la création de ces postes dont on entend de plus en plus parler dans les grandes entreprises: les CDO, Chief Data Officer, chargés jutement de valoriser les data de l'entreprise et de les protéger.
Dès que j'en rencontre un qui a quelque chose de nouveau à dire, je vous fais signe, c'est promis !
En attenant, bon viaduc aux vacanciers et bon courage aux travailleurs!

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Concerné ou impliqué? La métaphore de l'oeuf au bacon

En attendant de répondre plus longuement à Baron(sur communication et information) qui me signale qu'elle est concernée voire impliquée... "Etre impliqué ou "être concerné"? : pour faire comprendre la différence à des gens, par exemple en séminaire de motivation des troupes, vous leur dites simplement: "Si vous voulez faire des oeufs au bacon, vous avez besoin, au départ, d'une poule et d'un cochon; la différence à l'arrivée, dans votre poèle, c'est que la poule est concernée mais le cochon, lui, est impliqué."

Newsletter Galerie Amavero art et poésie

Abonnez-vous à notre newsletter "Galerie Amavero art et poésie" sur Linkedin!  Vous aurez ainsi les dernières news et publications de poèmes écrits inspirés par des œuvres d'art contemporain, publiés côte à côte, œuvre et texte, sur notre galerie virtuelle. Nous en sommes à 27 artistes et 9 auteurs et le groupe grandit tous les jours! S’abonner Newsletter

Premières réactions à mon article sur les blogs dans Les Echos

Les Echos publient ce jour un "Point de vue" , dans la rubrique "Idées", signé par moi et intitulée "Le blog, nouveau mythe du web". De nombreux sites et blogs en publient des extraits et le commentent. Pour le texte original, je me contenterai pour ma part de renvoyer sur le site Les Echos , pour respecter sa politique de diffusion d'articles imprimés. Les réactions à cet article se multipliant un peu partout, je ne sais comment répondre à tous en même temps: je choisis donc de le faire ici, sur mon blog. Deux précisions d'abord: 1/ On me demande si mon blog est "commercial" puisqu'il y a de la "pub" pour une émission de BFM. J'ai déjà répondu à cette question: non, je ne touche pas d'argent pour cette émission, directement ou indirectement. L'accord est le suivant: en échange de mon travail de journaliste, BFM cite le nom de mon journal et mon journal publie un encadré sur l'émission. Cette émission est ani...