Je voudrais pour tes yeux la plaine
Et une forêt verte et rousse
Lointaine
Et douce
A l’horizon sous un ciel clair
Ou des collines aux belles lignes
Flexibles et lentes et vaporeuses
Et qui sembleraient fondre en la douceur de l’air
Ou des collines
Ou la forêt…
Je voudrais
Que tu entendes
Forêt, vaste, profonde et tendre
La grande voix sourde de la mer
Qui se lamente
Comme l’amour
Et par instant, tout près de toi,
Dans l’intervalle
Que tu entendes
Tout près de toi
Une colombe
Dans le silence
Et faible et douce
Comme l’amour
Un peu dans l’ombre
Que tu entendes
Sourdre une source
Je voudrais des fleurs pour tes mains
Et pour tes pas
Un petit sentier d’herbe et de sable
Qui monte un peu et qui descende
Et tourne et semble
S’en aller au fond du silence
Un tout petit sentier de sable
Où marqueraient un peu tes pas
Nos pas
Ensemble !
La Cité des eaux (1902) — Henri de Régnier (1864-1936) épousa Marie, fille de José Maria de Heredia, qui le trompa avec Pierre Louÿs…
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