Le plan était ambitieux, le CTO réputé, le budget rondelet, le prestataire connu, l'utilisateur prestigieux mais tout a foiré et s'est soldé par une perte de 180 millions d'euros et le limogeage du CTO. Depuis l'employeur et l'employé se renvoient la balle et s'accusent mutuellement. Tout cela se passait il y a quelques mois et l'entreprise en question ne s'en est pas encore remis.
Car le plan digital qui devait numériser toute la production a bel et bien été stoppé après des retards et des dysfonctionnements conséquents.
Une partie du problème vient semble-t-il d'un manque de coordination et de compréhension entre l'informatique et les utilisateurs. Les représentants métiers n'étaient pas habilités à prendre les décisions stratégiques ce qui causait de nombreux retards et les objectifs fonctionnels ont changé à de nombreuses reprises, comme souvent quand l'expression des besoins n'est pas cadrée.
Mais l'entreprise va plus loin et estime que les choix techniques du CTO n'étaient pas les bons!
Et pendant ce temps, les développements logiciels prenaient du retard et se voyaient surclassés par des packages standard du marché: cela me rappelle les premiers temps de l'informatisation des rédactions des journaux qui à l'instar du Monde sont parties dans les années 90 sur des architectures lourdes et chères de mainframes (gros ordinateurs) ou de mini-ordinateurs et sur des logiciels propriétaires alors qu'il valait mieux choisir des solutions plus économiques et souples de réseaux locaux de micro-ordinateurs et des logiciels de PAO et de traitement de texte du marché. C'est ce que j'ai fait à l'époque pour La Tribune et L'Expansion (pour les fans et l'histoire: notre choix s'était porté sur Ventura Software et sur Sprint en 1987)
L'autre cause de l'échec du plan semble être la mauvaise appropriation par les équipes métiers des méthodes de développement agile et cela ne m'étonne pas non plus. Par exemple, beaucoup d'équipes métiers n'ont pas envie d'être en permanence préoccupées par des tests de logiciels et ne comprennent rien au jeu des post-it.
Pour le CTO, les métiers n'ont pas saisi l'ampleur du changement des méthodes de travail que la numérisation entrainait et n'ont pas suffisamment sponsorisé le plan. Pour les métiers, le CTO n'a pas fait les bons choix et n'a pas compris ce qu'ils voulaient...
Moralité: A bon entendeur... Si vous voulez réussir votre plan de transformation numérique:
- assurez-vous que les développements prévus ne sont pas remplaçables par des produits du marché
- donnez des responsabilités aux équipes métiers
- ne changez pas constamment d'objectif fonctionnel
- soutenez le projet du début jusqu'à la fin.
source: ComputerWeekly
Ben, c'est malin ! Maintenant, tout le monde veut savoir qui est l'entreprise en question qui a foiré son plan digital! :)...
RépondreSupprimerUn grand classique qui n'est pas propre au Digital et chacun a forcément sa part de responsabilité. Déjà chercher un "coupable" prouve que l'entreprise n'a pas encore compris et analysé les causes de cet échec.
RépondreSupprimerPar contre au vu du schéma classique qui est affiché ici ce ne sont pas les méthodes agiles qui ont été utilisées... Ceci explique cela ? Surement en grande partie à la lecture de l'article.
Laurent Je ne dirai pas que le dessin représente la méthode utilisée. C'est juste une allégorie! :)
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