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L’entreprise hyperscale : un business model à comprendre

résumé et traduction libre commentée par moi d'un article McKinsey : Competition at the digital edge: ‘Hyperscale’ businesses.
On a d’abord parlé d’informatique « hyperscale » pour qualifier l’architecture et les performances des data centers de Google, Facebook ou autres Amazon, capables de faire face à des montées en charge brutales sans perte de qualité du service en utilisant beaucoup de techniques de virtualisation. On parle maintenant d’entreprises et de business hyperscales et ce sont les mêmes (Amazon, Google, etc.) parce que ces entreprises manipulent des données, des clients, des devices ou des interactions qui se chiffrent en millions ou milliards d’unités : chaque jour Google gère 4 milliards de requêtes par jour, Twitter 500 millions de tweets, Alibaba 254 millions de commandes…. Les outils habituels de gestion sont dépassés par ces quantités !
Beaucoup de business sont susceptibles d’être touchés par l’ambition de ces entreprises hyperscales qui lorgnent déjà du côté de la banque ou de la grande distribution par exemple, sans parler des télécoms ou des systèmes de paiements. L’internet des objets amplifie ce mouvement dans l’industrie. Par exemple les moteurs GE biréacteurs sur un Boeing 787 Dreamliner génèrent 1 téraoctet d’informations par jour !
(NDLR: Selon Accenture, dans son analyse Harnessing Hyperscale, des entreprises de grande consommation comme Unilever, Pirelli et la National Basketball Association utilisent déjà le système de bases de données et de in-memory computing SAP HANA, déjà utilisé par Amazon Web Services. De même, dit cet article, en 2018, 10 millions de véhicules BMW seront connectés et généreront 1 téraoctet de données par jour, ce qui nécessitera problement une informatique hyperscale.) 
Les dirigeants d’entreprises doivent se méfier : quelque part dans le monde il y a peut-être un prétendant hyperscale qui menace leur modèle numérique existant ou émergent. Et c’est la vitesse de réaction de ces prétendants qui peut surprendre les acteurs en place.
Comment font ces entreprises hyperscales ? Elles investissent avant les autres dans les bonnes technologies et elles automatisent leurs process : il n’y a aucune intervention humaine dans les systèmes en ligne d’incitation à de nouveaux achats en fonction de votre parcours passé d’acheteur. Générant des croissances effrénées, ces entreprises obtiennent très vite une capitalisation boursière hors norme pour un nombre d’employés minimum.
Chiffres cumulés des trois plus grosses entreprises: la capitalisation par employé
est 243 fois plus importante en 2014 dans la Silicon Valley qu'en 1990 à Detroit
En 1990 les trois grands constructeurs automobiles de Detroit totalisaient un CA de 250 milliards $, une capitalisation boursière de 36 milliards $ et employaient 1,2 million de salariés. En 2014 les 3 principales entreprises de la Silicon Valley totalisent un CA de 247 milliards $, une capitalisation de 1 000 milliards $ et emploient 137 000 personnes. La capitalisation par tête est passée de 30 000 $ en 1994 à 7,3 milllions de $ (mutipliée par 243, hors inflation)
Ce modèle de business hyperscale (énormes quantités automatisées et surcapitalisation) est facilement extensible à d’autres activités à l’exemple d’Amazon parti du livre pour aller vers l’hypermarché et vers les services web et en fait un gros atout : tous les espaces adjacents de l’activité principale sont candidats à leur appétit !
Les modèles d’affaires sont en réseau et flexibles, ils fonctionnent en écosystèmes au milieu de nappes d’utilisateurs et clients connectés et de machines qui à leur tour créent de nouvelles opportunités d’affaires. Et le marché est global : 97% des ventes d’eBay se font à l’export contre un e moyenne de 4% pour les business non connectés.
Ces entreprises peuvent tout de suite expérimenter sur une échelle massive leurs plateformes numériques et tester des millions d’interdaction. Et leur business les fait constamment progresser : Google analyse en permanence ses requêtes pour rendre leur résultat plus pertinent ce qui incitera à davantage les utiliser.
Enfin, chaque entreprise hyperscale est un business de big data. Les services en ligne analysent les parcours web de leurs internautes et prédisent leur future demande. Les opérateurs de télécom savent tout sur leus clients à travers leur géolocalisation. Les services de paiement en ligne utilisent les données de leurs clients pour générer de nouveaux revenus.
Il est temps de commencer à comprendre comment fonctionne l’entreprise hyperscale, vous ne trouvez pas?

Commentaires

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Mise à jour: confirmation des grandes manoeuvres dans les systèmes de paiement dont je vous parlais dans l'article. Paypal rachète Paydiant pour 280 M$. Rappel : Apple a lancé son Apple Pay aux USA en octobre 2014. Google a récemment racheté des brevets Softcard dans le portefeuille mobile; et Samsung a acheté la startup LoopPay dans le paiement mobile et. annoncé depuis son propre portefeuille mobile Samsung Pay.

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  3. pour mémoire (à date): Paypal = 162 millions d'abonnés, en procédure actuelle de spin off d'eBay. CA 2014: 226 M$ dont 20% seulement via mobiles. Paydiant: créée en 2010, 70 employés, CA = 0 ?

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