Il est d'usage de faire partir l'art contemporain des années 1950. Or, quand je cherche des tableaux pour illustrer mes poèmes, si je veux éviter de demander des droits de reproduction, il faut que je trouve des artistes morts il y a 70 ans et plus, c'est-à-dire avant 1954. Cette contrainte me dirige vers de l'art moderne, après tout pourquoi pas ? Étant un simple amateur d'art, j'y fais des découvertes tous les jours !
En tout cas, je ne peux utiliser l'art contemporain dans mes illustrations sauf à demander une autorisation de reproduction gratuite aux artistes. Ce que je fais bien entendu et la plupart du temps, compte tenu du caractère associatif, bénévole, non commercial , promoteur d'un art et d'une poésie de qualité de mes publications et de celles de notre association Amavero, ils acceptent.
Parfois, ils ne me répondent jamais, comme Fabienne Verdier. Ayant écrit un texte spécialement pour l'un de ses tableaux, je lui ai demandé un droit de reproduction gratuite. Silence radio. C'est dommage parce que j'adore ce tableau et je trouve que mon texte va bien avec (voir Galerie Amavero ) ! Si vous la connaissez, n'hésitez pas à lui parler de moi !
Souvent, je trouve plusieurs tableaux et j'hésite à choisir lequel. Alors parfois j'en prends deux comme ici pour l'un de mes derniers poèmes publiés dans Poésie de l'Art et je vous fais profiter de sa mise en scène ci-dessous.
qui parle
quel est ce cheminsinuant de l’esprit à la phrase
cette invisible alchimie
transmuant une impression confuse
en envie de dire
puis en suite grammairienne
de mots aléatoires
objets complexes par définition
puisque signifiants et signifiés
qui parle pour moi
le cœur l’âme les sentiments
la mémoire l’enfance
voire même les préjugés les racismes ordinaires
les blocages l’inconscient le rapport à la mère
ou tout simplement l’amour la haine
en tout cas ce n’est pas la raison ouf
car elle nous mènerait droit au plouf
pourquoi tel mot me vient en tête
plutôt que tel autre
est-ce que sonnant mieux
il me parait plus vrai
conforme à ma vision
ce que j’écris dépend-il
de mon humeur du moment
ou bien d’une inclination profonde
qui serait la marque de mon être
en quoi mon vocabulaire
de crabe aveugle
peut-il m’aider à peindre
l’essence des choses
comment ma révélation maladroite
de l’univers étroit de l’intime
pourrait-elle prétendre à l’universel
et surtout quel est cet enchantement
qui donnerait à ma construction
hasardeuse et personnelle
la volonté imparable
d’un parangon de beauté
quand je commence une phrase
sais-je vraiment comment la finir
et quand je débute un texte
en connais-je déjà la chute
se pourrait-il donc
que cette maturation ontologique
ne fût que simple hasard
rencontre à conclusion indéterminée
entre l’homme et son contexte
chimie des neurones
et de l’estomac
dans ce monde en berne
une chose est sûre
le reste est balivernes
quand j’ai croqué fruit mûr
dans ce texte lourd et gras
je n’avais pas décidé
qu’il se terminerait
par le mot estomac
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